Justice et Souveraineté : Le Dilemme Démocratique
Justice et Souveraineté : Le Dilemme Démocratique
1. Le Paradoxe de la Légitimité
Une société qui se veut démocratique ne peut se contenter de substituer le verdict des magistrats à celui des urnes sans s'interroger sur sa propre cohérence. La justice, aussi impartiale soit-elle, reste par nature une instance non élue, alors que la démocratie repose fondamentalement sur le consentement des gouvernés.
2. Pour un Garde-Fou Populaire
L'institution d'un référendum révocatoire préalable à toute inéligibilité présenterait trois vertus cardinales :
- Elle préserverait la souveraineté populaire contre les dérives technocratiques
- Elle forcerait à un débat public transparent sur les motifs de la sanction
- Elle créerait une soupape contre les instrumentalisations politiques de la justice
3. Le Risque du Court-Circuit Démocratique
En permettant à une décision judiciaire - même légalement irréprochable - d'éliminer mécaniquement des options politiques sans consultation citoyenne, nous instituons insidieusement une démocratie conditionnelle, où le peuple ne serait souverain que dans les limites fixées par l'appareil d'État.
L'histoire nous enseigne pourtant que les régimes les plus liberticides furent souvent ceux qui instrumentalisaient le légalisme contre la légitimité populaire.
Cette affaire dépasse largement le cas particulier qui nous occupe. Elle pose une question fondamentale : une démocratie peut-elle se permettre de neutraliser par procédure ce qu'elle prétend combattre par principe ?
La vraie maturité démocratique consisterait peut-être à accepter que le peuple ait parfois le droit de se tromper - et d'en assumer les conséquences - plutôt que de lui épargner ce choix au nom d'une protection paternaliste.
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